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Débats du Parlement européen


SÉANCE DU MERCREDI 17 JANVIER 2001



Utilisation d'uranium appauvri en Bosnie et au Kosovo ("Syndrome des

Balkans")


Roth-Behrendt (PSE).



Monsieur le Président,
chers collègues,

nous tenons en ce moment une discussion très étrange et très cynique. Je serais presque tenté de ne pas y prendre part et de ne pas discuter pour savoir quelles sont les munitions, qui tuent des hommes, qui sont les plus appropriées. C'est pourtant ce que nous faisons aujourd'hui. Je ne tiens pas non plus à participer au débat visant à déterminer quelles sont les guerres sensées et celles qui doivent être menées. Ce n'est pas le thème d'aujourd'hui. Nous devons discuter d'un autre sujet. Par le passé, nous avons constamment répété que, s'il s'avérait nécessaire de recourir aux armes - nous étions toujours d'accord sur ce point -, nous devions le faire en provoquant le moins de violations et de dommages possibles pour l'environnement et la santé des personnes qui ont survécu.

C'est la raison pour laquelle nous avons autrefois dénoncé et condamné l'usage des armes chimiques et que nous nous étions mis d'accord pour que ces armes ne puissent pas être utilisées, car elles détruisent ou causent des dommages à l'environnement et à la santé des personnes pendant une très longue période. Si nous discutons aujourd'hui pour savoir si l'uranium appauvri engendre, oui ou non, des cas de leucémie - c'est-à-dire de cancer du sang -, je n'ai pas envie de savoir, et pas davantage de la bouche de M. Solana, que j'estime beaucoup, si nous en avons, oui ou non, la preuve définitive. Nous ne parlons pas de la preuve définitive, et lorsque nous avons discuté en ce lieu de notre propre santé et de la crise de la vache folle, nous étions tous d'accord pour dire que le principe de précaution était de rigueur, alors que nous n'avions jamais eu la preuve définitive que la viande contaminée provoque la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

(Applaudissements)

Nous avons il y peu tenu un débat et pris position sur le principe de précaution et nous avons affirmé qu'en cas de craintes justifiées, nous devions interdire tel ou tel produit, tel ou tel procédé, et ce même si la preuve définitive faisait défaut. Nous savons aujourd'hui qu'il existe une recrudescence des cas de leucémie. Tant que les scientifiques continuent de se disputer, tant que nous ne savons pas lequel d'entre eux a raison, nous devons nous mettre d'accord pour interdire l'utilisation des munitions incriminées et faire toute la clarté en ce qui concerne la corrélation qui nous préoccupe. Un moratoire sur ces munitions est la moindre des choses que nous devons décider aujourd'hui. Mais nous devons également nous préoccuper des personnes qui vivent dans cette région, de leur santé et de celle de leurs enfants.

(Applaudissements)




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